Photos : Paul Cerni, Anne-Marie Garcia, Mathieu Rivet.
    Jérôme van Waerbecke (à g.) et Arnaud de Pasquale répètent avant enlèvement du clavecin, direction la grange. Les interprètes sont prêts     Jacques Puisais attend, seul. Penser aux bancs du 2ème set. Clavecin d’Andreas Kilström de 2011, d’après un instrument de Thomas Hitchcock. La clef pour l’accorder (30′ !).    Le Chaume 2011 du Domaine Gaudard-Aguilas versé à 10°. Cent cinquante verres attendent, en se réchauffant, l’arrivée de Claudine le Tourneur d’Ison et Jacques Puisais.    On se retrouve entre amis. Arnaud s’avine l’âme. Il est 15h15, temps magnifique. Rassemblée sous la grange, l’assistance s’apprête à l’expérience sensorielle…     … verre en main(s), suspendue au maître de cérémonie, le grand Sage du vin, l’œnologue philosophe du goût…     ... Jacques Puisais, en écoutant ses conseils, comme Arnaud de Pasquale, Claudine Le Tourneur, Daniel Berger.   Ça y est, on goûte enfin ce fameux vin moelleux qui pleure dans le verre, le concert peut commencer.  D’abord lasonata quinta Unarum FidiumdeJohann Heinrich Schmelzer (1623-1680), violoniste, maître de chapelle et compositeur du Baroque autrichien. Comme un peu acide. Suivie de la sonate n°4 Opus 5 d’Arcangelo Corelli, violoniste et compositeur du Baroque italien, dont la tendresse se fond dans celle du vin couleur paille du Chaume-Coteaux du Layon.   Succèdent deux sonates encore, celle en ré mineur pour clavier et violon de Carl Philipp Emanuel Bach, 2ème fils de Johann-Sebastian,
claveciniste et compositeur comme son père (il aimait plutôt beaucoup la bière). Et la n°3 Opus 43 de Johann Baptist Wanhal (1739-1813) compositeur tchèque (Bohème), correspondant bien elle aussi aux sensations de langueur provoquées par ce vin liquoreux signé Janes et Pierre Aguilas.  Comment applaudir avec un verre à la main ? En le posant… ou en se claquant la cuisse de l’autre (conseil Puisais).   Même sourire de bonheur pour Jérôme van Waerbecke qu’il y a 360 ans pour cet « Homme au violon » qui orne la couverture de My Precious Manuscript, le disque de l’ensemble La Sainte Folie Fantastique, que Jérôme et Arnaud forment avec Lucile Boulanger (viole de gambe) et Thomas Dunford (archiluth). — My precious manuscript, Fantastic Sonatas from England to Germany : œuvres de Henry Butler († 1652), William Young († 1662), Heinrich Scheidemann (1595-1663),
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| Making of n°2 : le concert solo du guitariste compositeur d’origine équatorienne Patricio Cadena Pérez, qui a joué sur un vin de Saumur-Champigny du fameux Clos Cristal, propriété des Hospices de Saumur, intermède animé par le célèbre œnologue Jacques Puisais, spécialiste du goût. |
Photos : Paul Cerni, Anne-Marie Garcia, Mathieu Rivet.
De la grange, on transporte sa chaise à travers le parc pour aller écouter Patricio Cadena Pérez en plein air.
Discuter en marchant jusqu’à la passerelle sur le bief s’écoulant vers l’étang de l’autre côté de la propriété.
Le temps reste incertain : pleuvra, pleuvra pas ? Ça alimente les conversations jusqu’à la Tour Saint-Michel
Saumur-Champigny servi dans les 150 verres. Avant de jouer, Patricio (au centre) le goûte, concentré et tendu.
On se met le vin en bouche, assez tannique apparemment ce 2010 : une grande année oui ou non ?
Discuter en marchant jusqu’à la passerelle sur le bief s’écoulant vers l’étang de l’autre côté de la propriété.
Le temps reste incertain : pleuvra, pleuvra pas ? Ça alimente les conversations jusqu’à la Tour Saint-Michel
Saumur-Champigny servi dans les 150 verres. Avant de jouer, Patricio (au centre) le goûte, concentré et tendu.
On se met le vin en bouche, assez tannique apparemment ce 2010 : une grande année oui ou non ?
« Les vignes du Clos Cristal poussent le long de murs qui les réchauffent et elles sont plus précoces » explique Eric Dubois, qui les exploite en biodynamie.
« Alors, le vin est-il meilleur quand on tient le verre par le pied ou par la jambe ? » demande avec malice Jacques Puisais (à droite).
Devant la Tour Saint-Michel austère dans le ciel gris, Patricio enchaîne des mélodies intenses, parfois riantes, souvent envoûtantes,
Folias de Gaspar Sanz, Danza (Zarate), et Paloma, arrangement signé de lui.
Cyril Le Tourneur d’Ison (droite) a réparti ses appareils photo - caméras HD5,
couvrant le set sous divers angles.
couvrant le set sous divers angles.
Un son plein, net, exprimant avec précision son toucher délié et pur qui captive aussitôt : Zamba para no morir…
Suivent Capricho Arabe de Francisco Tarrega, ainsi que La Cigarra et Sombras, ses arrangements encore…
… la Valse N°3 d’Antonio Lauro, et La Vasija de Barro arrangée aussi par le Gran Seño rPatricio Cadena Pérez.
Chacun de ses morceaux est une surprise qui déclenche des
applaudissements sincères.
Et pour finir, les poignantes sonates de Cimarosa, Largo et Larghetto, qui font l’unanimité.
Les spectateurs ont découvert un grand interprète,
compositeur et arrangeur,
une voix aussi - c’est la première fois qu’il chantait en public,
un orchestre à lui seul.
Et en plus un voisin, fixé à Meslay-du-Maine en Mayenne.
Il serait trop risqué de continuer dehors, alors re-belotte, demi-tour direction la grange.
| Troisème et dernier Making of : le concert du trio de Daniel Humair, qui a joué sur un vin de Chinon du Domaine de Noiré, intermède animé par le célèbre œnologue Jacques Puisais, spécialiste du goût. |
Photos : Paul Cerni, Anne-Marie Garcia, Mathieu Rivet.
Que se passe-t-il dans son crâne avant de jouer ? À la fenêtre du gîte de La Tour Saint-Michel, Daniel Humair s’est réveillé de bonne humeur ce matin.
Il a parlé avec les uns et les autres, Kevin l’a aidé à installer sa batterie, Flavien a branché l’ampli pour la basse.
Puis il a goûté le Chinon de Jean-Max Manceau et échangé ses impressions avec les musiciens et Jacques Puisais.
S’il pleuvait ? Les spectateurs reviennent à la grange — Jeff Landeau en canotier, directeur artistique du Festival Ateliers Jazz de Meslay-Grez, venu pour Daniel Humair, et sa compagne, suivis des directeurs du Conservatoire de Sablé qui ont prêté une batterie Yamaha.
Les instruments attendent, le 3ème set va démarrer !
Restent encore quelques bouteilles à déboucher, pas si facile. On apprécie les goudas bio de Marieke de Kam.
On patiente dehors, assis, debout, ou…
... ou allongée, comme Pauline
C’est parti ! Le trio Daniel Humair, avec Matthieu Donarier au saxophone ténor, et Sébastien Boisseau à la contrebasse — attaque à fond d’emblée et enchaîne trois improvisations. Ils n’ont pas joué ensemble depuis trois ans et se retrouvent à la première seconde comme s’ils s’étaient quittés hier…
Est-ce de la surprise qu’ils provoquent ou de l’excitation (Jérôme van Waerbecke) ? De l’effroi ou de la nostalgie (Jacques Puisais) ?
La charpente de la grange distribue le son avec un mini écho qui détache légèrement les plans et permet d’entendre la batterie naturelle.
Leurs compositions se succèdent sans interruption : Lonyay UTCA de Sébastien Boisseau, From Time to Time Free (Daniel Humair et Joachim Kühn), Grounds de Matthieu Donarier, Arfia, et La Galinette de Daniel Humair.
Le hameau de Bellebranche a résonné tout cet après-midi de notes délicates et précieuses, de chants d’autres hémisphères, de jazz course-poursuite éclatant.
En même temps, on a découvert de vrais vins de Loire — Layon, Saumur, Chinon.
Le vin a existé par les impressions qu’il a données, et la musique par les émotions qu’elle a suscitées, peut-être l’inverse.
Chacun a trouvé du plaisir, pas mal de passion, beaucoup de saveur et sans doute quelque bonheur.
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